Nous voilà à la frontière Equateur/Colombie… comme d’habitude les formalités sont rapides du coté du pays sortant mais nous passerons 3 bonnes heures du coté de l’immigration colombienne … une queue d’une petite centaine de mètres nous attend ! Comme à l’entrée en Equateur il nous faut une nouvelle assurance pour le véhicule. On s’arrête donc à Ipiales ville frontalière où nous trouvons rapidement celle ci. Premier constat, les colombiens sont chaleureux, ils nous accostent facilement et nous souhaitent la bienvenue dans leur pays. Il est déjà tard on reste en ville pour la nuit et on se dégote un parking gardé . On profite d’être stationné au cœur de la ville pour aller se familiariser avec notre nouveau pays d’accueil. On se fait un petit gouter, les enfants sont atterrés lorsqu’on nous envoie la note : 10000 ! Non les gars, rassurez vous, ce ne sont plus des dollars mais des pesos colombiens , ça doit faire dans les 4€.
Levés tôt pour quitter le parking et le centre ville avant qu’il n’y ait trop de circulation on se rend vers Las Lajas, petit village ou l’on trouve une énorme cathédrale néogothique construite au dessus d’une rivière où serait apparu la vierge il y a quelques siècles. C’est un monstre de pierre, avec un petit coté Lourdes pour tout le petit commerce qui va autour.
Après ce petit pèlerinage, on roule en direction de Pasto à 100km de là. La route est longue en raison de la présence de centaines de camions impossible à doubler. Arrivés aux abords de Pasto, on fait un crochet à la laguna de Cocha où des chalets en bois de toutes les couleurs sont posés au bord de l’eau … un vrai village suisse mais sans le chocolat ! Le temps pluvieux et la gadoue ne nous invite pas à rester là bivouaquer alors on poursuit un peu notre route et on s’arrête dans le village de Chachaqui où pour quelques pesos on squatte le terrain herbeux d’un complexe hôtelier.
9 janvier, objectif Popayan à environ 200km. Journée yo yo, on monte, on descend, ça tourne sans cesse, toujours ralentis par les camions ou les travaux ! La présence militaire le long de cette route impressionne les enfants, pas habitués à en voir autant … ça nous rappelle que c’est une des régions privilégiées des Farc (Guérilla colombienne). C’est montagneux et la végétation très dense facilite les cachettes! A chaque arrêt gasoil ou déjeuner c’est vite l’affluence autour et dans le camping car … les visites s’enchainent, les Colombiens sont très curieux. Arrivée vers 16h on stationne dans la rue face au poste de Police à quelques pas du centre historique. Ce vendredi on visite cette belle ville coloniale qui nous fait forcement penser à Sucre en Bolivie. La promenade se termine vers 15h car le ciel s’obscurcit dangereusement … et c’est la douche ! On comprend mieux pourquoi il y a autant de vendeurs de parapluies à tous les coins de rue ! La journée se termine à l’abri, à la maison !
On décide de ne pas trainer plus que ça en ville, les soirées dans la rue ce n’est pas ce qu’on préfère ! Donc ce weekend on zappe la ville de Cali et ses 2,5 millions d’habitants et on monte un peu plus au nord au Lac de Calima. Ce n’est pas le plus beau spot du monde mais au moins c’est nature, enfin les premières heures … juste avant que des dizaines de familles colombiennes n’arrivent pour y faire la fête : musique, bateaux, jet skis … c’est un peu bruyant mais l’ambiance est plutôt bon enfant alors on reste. Les enfants profitent de l’espace et de la baignade pendant que nous faisons visiter notre 1 pièce/cuisine. Quelqu’un a t-il mis une annonce sur www.leboncoin.colombia ? Environ 80 personnes visiteront notre hacienda ce weekend … tous arrivent avec leur fils ou leur fille en première ligne “ le petit voudrait visiter votre maison ?” C’est ça oui … vu comment leurs progénitures avancent à reculons on sent bien que l’idée vient d’eux ! A partir du moment ou l’on en a fait entrer un difficile de dire non aux autres et tous ces gens sont plutôt sympas et généreux. On nous offre gâteaux, petits bracelets … Nous sommes félicités pour ce voyage, on nous rassurent sur la sécurité. Ils sont très heureux de voir des touristes chez eux et toujours soucieux de savoir si tout va bien, de savoir comment nous trouvons leur pays. Ils nous laissent régulièrement une adresse, un téléphone, un mail ! Ils nous félicitent aussi pour la qualité de notre espagnol … effectivement ça doit bien faire 200 fois qu’on raconte notre petite histoire et qu’on répond presque tous les jours aux mêmes questions donc forcement quelques automatismes se sont mis en place mais gardons nous quelques lauriers, on a quand même bien progressé en 1 an. Les enfants aussi d’ailleurs ! S’ils ont encore un peu de mal à se lancer dans des échanges avec d’autres enfants ils comprennent de mieux en mieux et ont acquis une quantité de vocabulaire incroyable.
Mardi on repart, direction la région du café. En début d’aprèm nous voila au village de Montenegro et on s’arrête dans une plantation: El Alrogado, une des plus grande de la région. Nous visitons le domaine, de la plantation des jeunes pousses jusqu’au sac de grains en passant par la cueillette. La propriété est énorme et représente 150 000 plants. Le café pousse toute l’année et il y a des équipes de cueilleurs en permanence mais le gros de la récolte s’effectue à partir des mois de mars/avril et à cette période se sont 6 ou 700 personnes qui travaillent. Tout se fait à la main car il ne doivent prendre dans les grappes que les grains mures, les rouges. Après seulement 1h passée dans les champs nous ressentons déjà les effets de la chaleur et nous sommes contents de trouver un coin d’ombre. Soleil de plomb … on mesure toute la difficulté du travail que ces gars sont en train d’effectuer ! La cueillette prend fin vers 15h, ils doivent maintenant ramener les sacs de grains à dos d’homme au QG et vu la taille de la propriété, il y a encore un bout de chemin à se cogner avec une trentaine de kilos sur les épaules. La journée ne s’arrête vraiment qu’à 16h, lors de la pesée. Un par un ils viennent accrochés leurs sacs à la balance, un contremaitre note les scores car ils sont payés au nombre de kilos ramassés. Ces hommes ramassent entre 20 et 30 kg par jour, voir 35 pour les plus rapides. Tous ces sacs sont immédiatement déverser dans une machine qui va faire la séparation de la graine de café et de son écorce. Il faut environ 70kg de fruits pour produire 40kg de grains secs. Tout cela est ensuite lavé et séché. Une toute petite quantité de cette production sera torréfiée sur place pour le marché local, le reste étant voué à l’exportation. Nous pensions avoir le plaisir de déguster un bon petit kawa en fin de visite mais que nenni. L’endroit étant vraiment beau et tranquille on demande la permission de squatter là pour la nuit mais on essuie un refus, seul le proprio peut autoriser cela mais il n’est pas là. Alors le contremaitre nous propose le jardin d’une petite maison située à l’entrée de la propriété celle où logent quelques cueilleurs. On gare le camping car dans le jardin devant la maison … tous se demandent bien ce que fait ce véhicule là, on nous observe du coin de l’œil, c’est un peu “bizarre” comme ambiance ! Puis les enfants commencent à jouer au foot avec d’autres et la glace se brisent petit à petit.
Prochaine étape quelques dizaines de km plus loin : Salento, petite ville touristique très colorée dans la verte vallée de Cocora. Fidèles à nos habitudes, on fait un petit tour à pied pour repérer marchés, petits restaurants simples et pas cher… Promenade au mirador de la ville mais la vue est peu bouchée. En soirée c’est coiffeur pour ces messieurs, le troisième en 1 an pour les enfants et le deuxième pour moi ! Le lendemain on se programme une petite sortie à cheval dans la vallée.
Ce vendredi c’est grosse journée de route, 330km pour rejoindre la région de Bogota … nous mettrons pas moins de 10h pour effectuer ce trajet ! Il faut passer d’une vallée à une autre et il n’y évidemment qu’un seul itinéraire encore une fois chargé de centaines de camions qui grimpent et descendent au ralenti. Il est déjà presque 18h, il reste 20km et on en a plein les bottes ! A la sortie de la ville de Chia, un peu coincé dans la circulation on fait un stop rapide sur le parking d’un MacDo pour récupérer rapidement nos messages. Un agent de sécurité nous accueille gentiment, du coup on demande l’autorisation de passer la nuit là … Refus du gérant à cause du système de sécurité qui se déclenche à 23h ! Morgane va à la rencontre d’une dame qui lui fait signe de sa voiture un peu plus loin … quelques minutes de discussion, un coup de téléphone et nous voilà conviés à venir stationner notre Casa Rodante devant chez eux. Patricia et sa petite famille nous accueillent à bras ouverts. Nous passerons une excellente soirée chez eux en compagnie d’un autre couple colombien. Les échanges encore une fois vont bon train, les enfants passeront une bonne partie de la soirée dans la chambre de Manuel et Miguel à profiter des nombreux jeux, jouets et livres ! Mais nos hôtes travaillent demain, nous ne les reverrons sans doute pas, merci pour ce chaleureux accueil après cette harassante journée de route.
Samedi matin direction Zapaquira et sa cathédrale de sel … Construite entre 1991 et 95 sur d’anciennes mines. A travers les différentes galeries se sont 13 scènes des derniers jours de la vie du christ qui sont retracés. L’entrée se fait en groupe avec un guide, les explications ne tournent quasiment qu’autour de la religion, peu d’explications géologiques et peu d’info sur le travail des mineurs !
On quitte rapidement le groupe pour déambuler à notre guise mais on ne s’éternise pas … entre boutique à souvenir, show light à 2 balles nous ne sommes pas emballés plus que ça ! On reprend directement la route pour rejoindre Villa de Leyva, petite ville coloniale. La cité est magnifique, avec sa grande place et ses ruelles pavées. Pour la petite histoire, un film de Zorro y a été tourné en 2007 : on imagine aisément le sergent Garcia courir dans ces rues et Bernardo s’agiter en silence. Le summum restera la boulangerie française qui ravira nos papilles pour le gouter !
L’étape suivante sera Barrichara. Sur la route on fait un stop pour gasoil, eau et gaz. Un couple à la station est heureux de nous voir là à profiter de leur pays en famille. Ils s’empressent d’ouvrir leur coffre et de nous offrir des kilos de mandarines ! Ils sont d’une spontanéité incroyable ces colombiens ! Arrivés en fin d’aprèm, nous voila de nouveau dans un très beau village colonial. Tout semble endormi, on profite de la quiétude locale pour déambuler dans les ruelles, glander, se faire de petits restos, manger des glaces … bref faire le plein d’énergie avant d’attaquer les 800km qui nous séparent de la cote caraïbe !
Ce mercredi matin c’est donc parti pour 2 grosses journées “on the road”. Toujours coincé entre 2 camions, freinés par des accidents, nous sommes aussi freinés … par nos freins. Ils se mettent à faire un bruit inquiétant alors on stoppe, on sort le cric … ah oui normal il n’y a plus rien sur les plaquettes ! on aura fait à peine 15000 bornes avec celles ci … la conséquence des km de dénivelés de ces derniers mois. Ce sont d’ailleurs nos dernières côtes et descentes de cette Cordillère des Andes, colonne vertébrale de cette première année de voyage. Elle nous aura accompagné du sud Argentin au nord Colombien à travers 6 pays et quelques milliers de km.On change tout ça (sous une chaleur dingue) sur le bord de la route et on repart.
coutumes locales !
Ce n’est qu’à la tombée de la nuit que nous atteignons ce jeudi la région de Santa Marta. On se pose au camping de Casa Grande que nous avait conseillé les Dacaluf. Ce n’est qu’au réveil le lendemain matin que l’on découvre véritablement le site : cocotier, hamac, sable blanc, mer chaude … on va être bien tintin ! Les journées vont ressembler à ça : p’tit dej dehors, baignades, siestes, jeux, mojitos, bbq, cervezas ! Manque juste internet pour que ce soit parfait car nous sommes déjà dans la préparation du shipping (la traversée du camping car par cargo) de Colombie au Panama car il n’y a pas de route reliant ces 2 pays, tout juste quelques pistes très difficiles contrôlées par les narcotrafiquants et guérillas locales, donc on va éviter ! Je fais quelques excursions au village voisin en moto taxi ou en bus pour ravitailler le frigo et relever les mails (quand il y a de l’électricité).
Pendant que Morgane blanchit un peu d’argent, faut bien se faire aux us et coutumes du pays
Au bout d’une semaine, c’est à reculons que nous reprenons la route mais il est temps de rejoindre Carthagène pour faire avancer le dossier “shipping”. On stationne dans le parking de l’hôtel Bellavista : bien placé au bord de la plage, à quelques minutes du centre historique, ça va nous permettre de resté “connecté” ces prochains jours et de profiter pleinement de la plage à tout moment. On trouve là 2 camions allemands : Heidi&Werner, Michael qui voyage seul ainsi qu’un couple suisse : Michèle et Kurt. Fin d’aprèm on part faire une première petite balade : Cartagena intra muros … difficile de ne pas tomber sous le charme ! Samedi nous avons pris rdv avec 2 transitaires, personnes qui se chargent de vous trouver un bateau et de faire la tonne de paperasse nécessaire à cette traversée. Devant le peu de solutions qui s’offrent à nous, on consulte les 3 autres équipages et on décide de prendre le même bateau histoire d’être plusieurs pour faire les démarches autant en Colombie qu’au Panama. Ca ne facilite pas forcement les choses mais au moins on ne se sent pas seul au milieu de cette lourdeur administrative. On nous annonce un départ le 06/02. Dimanche on profite de la plage. Lundi il est déjà temps de préparer le camion, ranger les affaires, sécuriser ce qui doit l’être et faire les sacs à dos. Mardi matin je pars à la recherche d’un hôtel dans le centre pendant les heures d’école. En rentrant vers midi Morgane m’annonce que le bateau est annulé et que nous sommes réaffectés sur celui de dimanche 09. Pour nos collègues allemands arrivés avant nous ce n’est que la 4ième annulation ! Ca promet ! Le bon côté des choses c’est que ça nous laisse quelques jours supplémentaires pour profiter de Cartagena de Indias.
Du coup mercredi matin on part de bonne heure visiter le fort San Felipe de Barajas. Sa construction a commencé en 1657 sur la colline San Lorenzo? il sera agrandi à partir de 1762. C’est le plus gros fort construit par les espagnols sur le continent sud américain. Malgré les nombreuses attaques de pirates ou de la flotte anglaise il n’a jamais été pris !
Jeudi on profite de Pascal une connaissance sur Carthagène pour trouver du gaz. Depuis l’équateur on est passé au 110v et on ne peut plus brancher le CC. Du coup lorsque l’on ne bouge pas pendant plusieurs jours comme en ce moment et que la chaleur est torride le frigo fonctionne uniquement au gaz et turbine toute la journée pour tenter de refroidir nos quelques mousses ! 2 ou 3 coups de tel, Pascal nous arrange le coup, un camion passe à l’hôtel et nous échange notre bouteille bolivienne contre une colombienne, cool ! Dans l’après midi on alterne baignade et derniers préparatifs pour la livraison de la casa. Vendredi c’est parti, le convoi franco suisse allemand se met en route pour le port. 8h nous voila à destination … il nous faudra 4h pour passer la pesée et trouver 4 sangles pendant que 3 minettes s’occupent de l’état des lieux extérieur de nos véhicules. Vers midi je récupère la petite famille et on rejoint notre hôtel dans le quartier Getsemani. Petite sieste, dans la soirée on profite de l’animation dans les ruelles, petit resto et un gros dessert : David, breton expatrié nous régale de crêpes: chocolat, banane, beurre/sucre … sur de vraies Krampouz made in Pluguffan ! Samedi on déambule toute la matinée dans les rues du centre historique, on ne s’en lasse pas ! A midi nous retrouvons Pascal qui nous invite à déjeuner dans un bon petit resto ! Dimanche on doit de nouveau mettre le réveil aux aurores car ce matin c’est contrôle narcotique pour le véhicule. On rejoint les 3 autres équipages à l’appart qu’ils avaient loué, Morgane patientera là avec les 2 gars pendant que je retourne au port. J’entrepose une grande partie de nos affaires dehors, au sol, pour la fouille… il faudra 3 nouvelles heures pour que la police et ses chiens fassent le tour des 4 véhicules. Midi on peut amener les camions sur les plateformes, les arrimer pour qu’il puissent être grutés sur le cargo. 14h c’est enfin terminer ! On croise les doigts pour que tout se passe bien ! En ce qui nous concerne nous avons 2 solutions pour rejoindre le CC au Panama : soit prendre l’avion et attendre sur place son arrivée soit traverser en voilier via l’archipel des San Blas. c’est vite vu, avec les 5 autres on embarque pour une traversée de 5 jours sur le Santana, un catamaran de 15m. On quitte donc la Colombie cet après midi … ce pays, loin de l’idée que l’on peut s’en faire vue de métropole (et de l’image que TF1 peut nous en donner), recèle bien des trésors à commencer par sa population sans nul doute les gens les plus souriants, accueillants que nous ayons rencontré jusqu’à présent ! S’il y a bien une expression que nous ne sommes pas près d’oublier c’est le fameux “con mucho gusto” (avec grand plaisir) que l’on aura entendu à longueur de journée dès nos premiers pas dans le pays. Nous aurons sans doute traversé un peu vite la Colombie, la tête encore un peu en Equateur au début puis dans l’organisation du shipping ensuite pour profiter pleinement, mais on a beaucoup aimé !
La Colombie ce sont aussi les retrouvailles avec quasi toutes les générations de Renault …
Con Mucho Gustooooo !!!
(14125)
Salut la tribu !
juste un petit mot tardif de la famille Champetier.
C’est vrai que c’est avec une piètre régularité que j’ai pris connaissance de vos aventures, mais c’est avec soulagement que je découvre à la lecture de vos derniers bulletins que vous avez évité le Vénézuela !
Bravo à vous pour cet incroyable projet !
Quel bénéfice pour vous et vos enfants, en terme d’ouverture d’esprit et de regard sur le monde !
Il faut absolument en faire un livre, afin que cette expérience serve d’exemple !
Grosses bise à tous !
DOM
Un vrai petit bonheur ce matin, au lieu de lire mon fidèle telegramme, vos étapes du mois de février était bien plus agréable…
On attend le mois de mars ….
Gros bisous
Carole
On peut te faire un petit abonnement mensuel … moins cher que le télégramme !
lei todo, con mucho gusto, tambien !